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Elinor Ostrom : La question des « biens communs mondiaux »

June, 29 2012
Dans sa démarche néo-institutionnaliste, l’intérêt est tout de même de désigner par “communs” des systèmes de règles collectives et non plus seulement les objets sur lesquels portent ces règles, ni dans leurs supposées qualités intrinsèques, ni dans leurs qualités construites par la société.
Mais la faille de la thèse d’Ostrom est de rester prisonnière de la croyance que les systèmes de règles sont le produit de délibérations entre des acteurs à égalité à l’intérieur d’une communauté. Finalement, le dilemme n’est pas surmonté entre, d’un côté, les droits de propriété individuels à la John Locke, qui fait découler l’Etat du libre consentement des individus à parachever le contrat social qu’ils ont noué, et de l’autre, la remise d’une part de liberté pour plus de sécurité entre les mains du Léviathan à la Thomas Hobbes.
Rousseau n’était peut-être pas le moins perspicace d’avoir situé le fondement du politique dans la souveraineté du peuple.  D’où la prudence dont nous devrions faire preuve dans l’usage de l’antilibéralisme, car nous ne dirons jamais assez qu’il s’adresse moins à la philosophie politique libérale qu’à la doctrine économique.
Ce qui renvoie au fait que le capitalisme, dont le principe est d’élargir toujours la frontière de la propriété privée, ne doit pas être confondu avec le marché, et aussi au fait qu’un après-capitalisme ne supprimera pas le marché en tant qu’une des formes de coordination, forme bornée collectivement bien sûr. En tant que systèmes de règles, le marché et la planification démocratique pourraient alors être considérés comme des… biens collectifs publics. Mais c’est une autre histoire…